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Jeunesse 14.06.2016

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80 ans des Marmousets

un, deux, Toit:

Le plus vieux chœur mixte profane du canton de Fribourg est un chœur d'enfants!

C'était à Fribourg en 1935.

Une certaine Jane Frossard, alors âgée de 22 ans, réunissait une quinzaine d'enfants pour animer une soirée littéraire et musicale au profit de l'office familial de la Ville. C'était le début d'une aventure qui se poursuit encore aujourd'hui.

On peut donc dire sans trop de risque de se tromper que Les Marmousets sont probablement le plus ancien chœur profane du canton de Fribourg tout en restant un des plus jeunes!

A l'époque, un seul chœur d'enfants existait à Fribourg: Les Petit Pinsons de la Cathédrale, fondé et dirigé par Joseph Bovet. Mais il s'agit d'une maitrise de garçons, et Jane Frossard veut aussi faire chanter les filles!

Peu après leur fondation. Ils adoptent le costume marin en référence aux Wienersängerknaben que Jane admire. Ce marin reste leur costume actuel au mépris de toutes les modes vestimentaires.

Les Marmousets se sont d'emblée distingués en ajoutant une dimension spectaculaire à leurs prestations. Ainsi en 1938 déjà ils interprètent Cendrillonne de Gustave Doret, qui sera suivie au fil des ans par d'autres jeux scéniques dont en particulier l'Imprésario et Le Manuscrit deux opéras comiques de Mozart.

Jane Frosssard (devenue Jane Menétrey en 1942) dirigera les Marmousets durant 50 ans. En 1985, atteinte de surdité subite, elle passera la baguette à sa fille Madeleine qui la remplacera au pied levé lors des festivités du 50e anniversaire.

Autre particularité dans l'histoire du chœur, la direction et la gestion administrative n'ont jamais quitté la famille. Les différentes tâches passent allègrement d'un enfant de Jane à l'autre (ses filles Germaine et Madeleine assurant la direction) avec progressivement l'intégration de la 3ème génération. Ainsi, Vincent Pfister, un des deux directeurs actuels n'est autre que le petit fils de la fondatrice.  C'est donc bien d'une histoire de famille qu'il s'agit.

80 ans des Marmousets, cela représente un immense répertoire. De Mozart (Spatzenmesse, L’imprésario, Bastien et Bastienne) à Jacques Prévert et Joseph Kosma en passant par Émile Jaques-Dalcroze, Carlo Boller, Claude Debussy, Joseph Haydn, etc., le chœur a presque tout chanté, avec toujours en priorité les compositeurs du pays de Fribourg : Joseph Bovet, Pierre Kaelin, Georges Aeby, André Ducret, Oscar Moret, et tant d’autres.

En 2009 les Marmousets ont remporté le prix du jury du Festival des Musiques populaires de Suisse romande à Moudon ainsi que la mention excellent au Concours choral de Fribourg.

Ils ont également eu l'honneur et le plaisir d'être le chœur d'enfant du festival d'opéra d’Avenches pour La Bohème de Puccini en 2012 et Carmen de Bizet en 2014.

Et après?

Ils sont presque 1000, les anciens Marmousets, et l'on retrouve nombre d'entre eux dans d'innombrables chorales fribourgeoises. Le résultat d'une pédagogie du chant peut-être mais surtout le résultat d'un travail d'artiste qui sait donner l'envie de chanter et révéler les talents.

C'est les 4 et 5 juin 2016 que les Marmousets ont marqué leur 80e anniversaire avec la création d'un opéra pour enfants «Un, deux…toit», de Valentin Villard.

Les Marmousets accueillent filles et garçons âgés de 7 à 16 ans. Les 40 à 45 chanteurs et chanteuses répètent à Fribourg chaque lundi. Seule condition d'admission: aimer chanter

Chaque été, le chœur part 12 jours en colonie au début des vacances d'été. Au programme: Répétitions le matin, activités récréatives l'après-midi et le soir.

Les enfants dès 5 ans peuvent être admis dans «Les Minuscules», la pépinière des futurs Marmousets.

Renseignements:

Vincent Pfister (directeur), 076 465 93 03
Germaine Pfister-Menétrey (directrice), 026 321 35 15
www.lesmarmousets.ch

 

Discographie:

cd encore disponibles:  Gens de Fribourg
De la Saint Nicolas à Noël  (commandes: www.lesmarmousets.ch)

En lever de rideau

Des tout petits s’installent calmement sur la scène du théâtre Équilibre. Ils se nomment précisément «Les Minuscules». Des petits étant à l’école enfantine (on appelle plus cela ainsi, mais, au moins, tout le monde comprendra !), des petits qui participent à un atelier musical hebdomadaire d’une demi-heure alliant écoute, apprentissage, rythmique et surtout plaisir de chanter, avec en dessert un quart d’heure de formation vocale avec les grands. Sous la direction de Germaine Pfister-Menétry, avec Valentin Villard au piano, les bouts de choux créent un chant de leur directrice. Un chant très bien fait pédagogiquement, il y a là tout ce qu’il faut pour le rythme, les intervalles, l’expression. Suivent les «Petits nains de la montagne», de Jaques-Dalcroze. Ils n’ont pas pris une ride ! Le petit concert se termine avec les couplets d’un «hérisson grognon» d’Anne Claire Rey-Bellet. Cette idée d’initiation chorale est tellement importante ! Certes, il y a un bourdon ou deux, mais le son est déjà là, avec une belle présence.

Opéra-spectacle

En lisant la présentation du spectacle du 80ème anniversaire des Marmousets, l’on voit qu’il y aura des numéros de cirque, réalisé par l’école Cirque-en-Ciel. Et de se poser la question de la conduite du spectacle: seront-ce des morceaux sans lien qui vont voir alterner des chœurs et des acrobates? C’est sans compter sur une trame écrite avec finesse par Marie Bavaud et Viviance Chanex, relevée par un travail de mise en scène exceptionnel mené pas Clemens Lüthard et Bénédicte Bütler.

L’histoire tient de la fable. Elle confronte deux sociétés, l’une policée, efficace mais individualiste, l’autre plus artistique et plus communautaire. Les deux se réunissent – il s’agit d’une mise en abyme – pour créer un spectacle. Cela ne va pas sans peine mais «il faut se mettre ensemble, réunir les forces de chacun pour monter un spectacle », résume Vincent Pfister, qui dirige ces représentations.  

 

Le chœur entre en piste, se place périlleusement en pyramide et le miracle opère tout de suite: il y a là un son, une justesse, une énergie qui laissent pantois. Valentin Villard a signé une partition toute en finesse. Ce n’est pas facile pour le chœur, on est à cent lieues des musiquettes que l’on entend parfois par les chœurs de gosses. Le compositeur n’a pas pris les enfants pour des demi-choristes. Des rythmes irréguliers, de la polytonalité, le tout enrobé d’une orchestration originale: en plus du quintette à cordes (vraiment pas extraordinaire le soir de la première), le chatoyant accordéon de Christel Sautaux et les expressives percussion de Dominique Haldemann.

Sur scène, ça bouge, ça vit, ça chante, les élèves de l’école de cirque impressionnent en grimpant sur les murs des immeubles façon Yamakazi. Immeubles dont les fenêtres sont magnifiquement utilisées par les choristes. La musique fait le lien entre chœur et cirque. Musique pour un cirque, mais jamais musique de cirque. Stravinsky avait ouvert la voie avec Circus-Polka … Des passages répétitifs, minimalistes, réussissent à créer une ambiance irrésistible. Une belle partition festive servie par de jeunes artistes dirigés avec fougue par Vincent Pfister. Un magnifique cadeau que les Marmousets ont offert au public pour leur anniversaire.

TD