Nouvelles

Associations cantonales 08.03.2022

<< en arrière

La Fédération Fribourgeoise des Chorales a élu un nouveau président

La FFC a frappé fort en nommant Carl-Alex Ridoré comme successeur de Philippe Savoy. Si tout fribourgeois connait le politicien, entre autres par son activité de préfet du district de la Sarine de 2008 à 2021, l’on connait moins son parcours de chanteur, lequel est pourtant fort riche.

En quelques mots…

Né en 1972, Carl-Alex Ridoré est une figure marquante du monde politique fribourgeois. Premier citoyen de couleur à occuper le poste de préfet, il a marqué cette fonction par sa personnalité rayonnante (le journal alémanique Blick l’a d’ailleurs surnommé « le Barack Obama fribourgeois »). Après avoir soutenu une thèse en droit européen à l’université de Fribourg, cet avocat de formation est très vite devenu une figure marquante du socialisme fribourgeois. Il suffit d’ailleurs de côtoyer l’homme quelque instant pour constater que le slogan de François Mitterrand, la force tranquille, lui sied à merveille. Carl-Alex Ridoré est actuellement dans la course à la succession de Christian Levrat au Conseil d’État.

À côté de la chose publique, on a pu voir Carl-Alex Ridoré judoka, footballeur et basketteur. Mais plutôt qu’en judogi ou un ballon entre les mains ou entre les pieds, les membres de la FFC l’ont plutôt vu en costard de concert, une partition entre les mains. Choriste, notre homme a chanté dans nombre de chœurs réputés et l’on a même entendu le ténor de la politique devenir baryton-basse, soliste d’opérettes de Jacques Offenbach ou de Jean Françaix.

Rencontre

TD : Carl-Alex, peux-tu pour nos lecteurs, citer les chœurs dont tu as fait partie ?

CAR : Le Chœur du Collège Ste-Croix (dir. Pascal Mayer), le Chœur St-Michel et le Chœur des XVI (dir. André Ducret), L’Accroche-Chœur (dir. Jean-Claude Fasel), L’ensemble vocal de Lausanne (dir. Michel Corboz), L’Ensemble vocal Orlando (dir. Laurent Gendre), le Chœur de l’Opéra de Lausanne, l’Octuor vocal Contretemps, l’Opéra Louise (actuellement NOF, Nouvel Opéra de Fribourg) et l’Ensemble Jean Germain. J’ai également participé à divers projets ponctuels, variés et originaux, sous la direction notamment de Philippe Savoy.

TD : …des chœurs connus, des chefs célèbres, qu’est-ce que chacun d’entre eux a pu t’apporter ?

CAR : A travers leurs caractères et sensibilités propres, tous m’ont transmis, à leur manière, la passion de découvrir, révéler et déguster « l’âme » blottie au creux de chaque œuvre chorale, qu’il s’agisse des petits joyaux de notre patrimoine populaire traditionnel, des grandes œuvres classiques du répertoire ou de nouvelles créations modernes et insolites. Plonger dans la « Messe en Si de Bach » avec Michel Corboz, c’est en définitive la même communion que de ciseler les voix de la « Prière du pâtre » et de « Nouthra dona di Maortsè » avec André Ducret ou de réincarner une opérette d’Offenbach dans une salle moderne de rock avec l’Opéra Louise !

TD : On peut également entendre des compositions de Ridoré…

CAR : J’ai eu d’abord l’envie d’arranger quelques mélodies traditionnelles haïtiennes, qui ont bercé mon enfance. Le plaisir de l’écriture m’a ensuite conduit à poursuivre avec des compositions originales et enjouées, comme « Les acquêts de la Marquise », une pièce ludique en forme de pied-de-nez à ma formation d’avocat. Mais, ça reste une production très modeste (rires…) !

TD : Piano, chant choral, soliste, compositeur, le tout associé à ton parcours professionnel, le chemin te menant à la présidence de la FFC semblait tout tracé…

CAR : C'est effectivement la rencontre de deux mondes qui me tiennent à cœur : le domaine artistique et l’engagement associatif. Quand j'ai été approché, c'est volontiers que j'ai répondu favorablement.

TD : Les grands défis de la FFC ?

CAR : La Fédération souhaite continuer à représenter toute la diversité du monde choral fribourgeois (chœurs d’église, chœurs d’enfants et de jeunes, chœurs profanes,  …), y compris sa diversité linguistique (français/allemand). L’objectif est de permettre à nos membres de se concentrer sur leurs projets et défis musicaux, plutôt que sur des questions administratives ou institutionnelles. Cela passe notamment par une simplification et une professionnalisation de nos structures, avec l’engagement en début d’année d’une administratrice à temps partiel. Une manière également d’accompagner la mutation actuelle du monde choral, encore amplifiée par la période Covid. Dans ce contexte, divers projets doivent nous permettre de contribuer à la relève, en intensifiant la collaboration avec les écoles, les institutions de formation musicale et naturellement les églises. Nous allons également participer, au niveau romand, à une campagne de promotion et de relance de l’art choral.

 

L’Union Suisse des Chorales félicite Carl-Alex Ridoré pour sa nomination, se réjouit d’ores et déjà de cette collaboration et lui souhaite plein succès dans son mandat pour le chant choral.

Thierry Dagon